En Belgique, la sécu est menacée
En effet, elle couterait trop cher. Avec les crises économiques, beaucoup d’entreprises licencient. De nombreuses personnes sont mises au chômage et retrouvent difficilement un emploi. Parallèlement, de plus en plus de personnes atteignent l’âge de la pension et l’espérance de vie augmente. Par conséquent, le déficit de la sécu grandit davantage.
Le déficit de la sécu : avant tout un manque de recettes ?
L’argent qui rentre dans la caisse de l’ONSS (Office national de la sécurité sociale) forme les recettes de la sécu. L’argent qui en sort, ce sont les dépenses. Pour être à l’équilibre, il faut que les dépenses soient égales aux recettes. Aujourd’hui, les dépenses sont de plus en plus élevées (augmentation du chômage et de l’espérance de vie) par rapport aux recettes. Il y a donc un manque d’argent.
Malgré ce manque d’argent, de plus en plus de personnes veulent que les cotisations des travailleurs·euses et des employeurs·euses diminuent. En diminuant les cotisations, ce sont les recettes de la sécu qui baissent. S’il y a moins de recettes, comment financer les dépenses ? Cela veut dire qu’à l’avenir, tu risques d’être moins bien protégé·e puisqu’il y aura moins d’argent à distribuer.
Latitude Jeunes, son réseau et ses partenaires, identifient 3 principales menaces et freins à une sécurité sociale forte, juste et protectrice de toutes et tous.
1- Les politiques d’austérité :
Pour faire face aux diverses crises économiques, les gouvernements successifs ont mis en place, des politiques d’austérité affaiblissant directement la sécu et son mode de financement. En cherchant à faire des économies, ou pour alimenter d’autres budgets jugés plus importants, les derniers gouvernements ont puisé dans un bien commun, qui appartient à toutes et tous. Pour plus d’informations : « Ceci n’est pas un trou ».
2- La compétitivité effrénée :
Aujourd’hui encore, la plupart des gouvernements européens sont favorables à la diminution des cotisations patronales, une des principales sources de financement de la sécu. En effet, leur objectif est de booster la compétitivité entre les entreprises, en limitant la part des entreprises dans le pot solidaire commun. Pour savoir d’où vient l’argent de la sécu, clique ici.
3- La privatisation incessante :
En vantant les mérites de la concurrence économique entre les entreprises, l’État, dont un des fondements est la protection de l’ensemble des citoyen·ne·s, abandonne sa responsabilité en matière de protection sociale, au profit de groupes d’assurance privés, non accessibles à toutes et tous. Si tu te demandes quelles différences il peut y avoir entre la sécurité sociale et les assurances privées, c’est par ici.
Un monde sans sécu ?
La sécurité sociale est primordiale pour le bien-être de chacun·e, elle permet de faire face aux aléas de la vie. Peut-on imaginer un monde sans sécurité sociale ? Sans prestations familiales, allocations de chômage ou pensions ? Dans certains pays, c’est le cas.
En Belgique, un accouchement coûterait 2.500 € aux parents, contre 370 € environ actuellement. Les pensionné·e·s ne pourraient compter que sur leurs économies, s’ils·elles en ont. Le risque de pauvreté frapperait 42 % de la population belge. Et ce ne sont que quelques exemples. C’est pourquoi nous devons défendre la sécurité sociale et continuer à préserver ces droits sociaux acquis à la suite de nombreuses luttes.
Certaines personnes, celles qui en ont les moyens, prendraient des assurances privées. Les écarts entre les personnes avec les plus gros revenus et celles avec les plus petits se creuseraient encore plus.
Veut-on d’une société à deux vitesses, avec les personnes aisées financièrement d’un côté et celles plus démunies de l’autre ?